Numain, l'exploration Crête
nelson mederik
Solo pour humain et poupée de silicone, Stéphane Crête poursuit ses explorations sur l’impudeur et les limites de la représentation avec une proposition dans laquelle il s’offre à nous vulnérable, se buttant à ses propres limites d’homme et où le spectateur est confronté aux parts du vide que nous portons tous. La solitude en tentative de partage… si elle est offerte à un être qui ne saurait nous décevoir, peut-être est-ce enfin LA solution pour s’en extirper. Ou pas.
Les premières manipulations donnent le ton. Ritualiste, avec grand respect… il pose d’abord la main sur son ventre. L’enfonce. Puis les seins. Puis la peau.
Évident de concevoir l’absence d’humanité émanant de cette poupée, on se surprend à alterner notre attention entre Stéphane et elle. Les marques d’humanitude, ces tentatives touchantes ici et là dans la performance rendent réellement attachante cette démarche-tentative-besoin de connexion. Comme de petits gestes non contrôlés, par erreur… connaissant le processus créatif exploratoire-filmé lors de la création, il aurait été, je crois, fort intéressant d’avoir accès à ces séquences.