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Danse/Performance

Jeff Koons, un regard efficace sur une société superficielle

nelson mederik

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Quand nous sommes témoins d’une œuvre telle que la pièce de théâtre Jeff Koons, mise en scène par Dillion Orr, c’est sans équivoque, elle touche une sensibilité profonde en nous ; jamais plus notre regard ne sera le même. Cette pièce évoque le mal du siècle, une déshumanité certaine, imposée, sans crier gare, par les technologies qui nous entourent et où l’empressement et l’éphémère sont irréfutables. Comme nous avons grandi dans ce contexte technologique sans précédent, nous n’avons pas d’autres repères, pas de mots pour décrire le vide intérieur qui nous habite. Le message est limpide, même l’art ne parvient plus à nous rallier à notre humanité profonde et c’est un désastre. Retour sur une pièce qui incarne le mal-être d’une société étouffée par sa propre création.

 

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Le message est illustré de manière pragmatique à l’aide de casque à réalité virtuelle, de deux écrans qui montrent ce que les comédiens voient, et de trois comédiens empreints d’un constat évident : nos relations sont maintenant futiles, conséquence d’un déni face à notre nature profonde.

 

L’image que revoit l’artiste Jeff Koons est rapidement utilisée, quelle est sa place comme artiste? Comment son art peut-il régler les problèmes d’une société marquée par l’indignation? Comment peut-il nous faire comprendre la violence? Dans la pièce, ce personnage représente nos vies sans saveurs que l’on remplit de feux d’artifice. Jeff Koons est connu pour ses sculptures plastiques ayant un référent commercial. Il utilise des technologies de pointe pour concevoir ses ornements, qui représentent des artéfacts de la culture pop post-deuxième guerre mondiale. Pour oublier les horreurs de  l’animosité ressentie à cette époque, les entreprises, par la publicité, ont fait miroiter que pour être heureux, connaître le vrai bonheur, il faut consommer.


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C’est ce parallèle qui est abondamment utilisé en prenant Jeff Koons comme icône servant à dénoncer la société nourrie par la consommation rapide, laissant loin derrière la compréhension de l’être. Cet artiste vend ses œuvres à prix d’or, au 1 % des gens les plus riches, qui remplissent leur vie avec des dépenses aussi exubérantes qu’inutiles. Les critiques réfutent la place de Jeff Koons comme artiste, car selon eux, il n’apporte pas de réflexion tangible, il représente l’art de masse qui sert de divertissement, sans plus. La catharsis est dite improbable quand nous sommes en présence d’une pièce présentée par Koons. Cette métaphore est le moteur de la dénonciation du superficiel qui nous envahit, et elle est criée par les protagonistes dans la pièce qui jettent violemment cette phrase trouble : « ça parle du mensonge de l’art. »

 

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Le complexe de l’enfant est un sujet abordé, par la réaction de l’artiste face à la critique négative de son art, il n’a pas développé la maturité nécessaire pour assimiler les critiques. Il n’a pas fait le détachement entre l’amour de sa mère, qui ne veut que son bien, et ainsi y remplir son âme. En grandissant, l’artiste se rend bien compte que personne ne veut réellement son bonheur et il devient rempli d’une haine exprimée par ses mouvements, ses paroles futiles qui le remplissent malgré lui, mais qui le vident, le rendent vulnérable et sans défense. Cette muse qui l’a mis au monde n’est plus et il se sent dépourvu, abandonné et épuisé. 

 

Dès mon entrée dans la pièce où allait se dérouler l’action, il y a un homme par terre, représentant l’artiste, vêtu d’un casque à réalité virtuelle. Le questionnement commence : pourquoi il est là? Pourquoi est-il immobile? Pourquoi ne semble-t-il pas évoluer dans notre réalité? Sa posture est brute et véridique à la fois, le tout accompagné d’une musique électronique troublante et mystérieuse. Deux comédiens entrent en scène et ils énumèrent de quoi il sera question, brisant le 4ième mur en s’adressant directement au public faisant partie de leur intimité. C’est avec une éloquence marquée et en étant tiraillé par une ironie perceptible que les protagonistes nous introduisent à l’univers de Dillion Orr.

La narration est abondamment utilisée pour exprimer les sentiments profonds qui sont habités par l’artiste gisant sur le sol. L’Homme ne peut plus parler de lui-même ; il a besoin d’un support et ici, il s’agit de la technologie. D’un coup, il se lève et arpente la scène d’une danse qui démontre son désordre intérieur, puis il proclame tout ce qu’il veut être, étant donné que tout peut lui appartenir. Il est dans sa réalité, qui est en fait, virtuelle.

 

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L’une des scènes de la pièce m’a frappée de plein fouet. Je parle de celle où l’artiste vit un moment intime avec l’un de ses élus. C’est dans un mouvement évident que les deux comédiens s’exécutent, vêtus d’un casque à réalité virtuelle. Ils sont ailleurs, ce que nous percevons rapidement. L’utilisation physique du fil qui raccorde le casque montre le prolongement de l’Homme par la technologie. Encore une fois, la relation qui devait émouvoir les passions reste superficielle, l’amour n’y est pas et enivre l’artiste d’une déception de plus, d’une déception de trop, d’une déception qui le ravage de l’intérieur.

 

À ma sortie de la salle, j’étais plus proche de mon être, de mes sentiments, de mes sensations, que je refoule parfois en restant confortablement dans le déni. C’est une facilité qui apaise rapidement dans un monde qui va de plus en plus vite. Cette œuvre nous montre la pire facette de nos existences et nous invite à remplir notre vie de ce qui est rendu une denrée rare : la compréhension et l’expression de nos sentiments réels.

Stéphanie Bourgeois

Texte
Rainald Goetz
Traduction
Mathieu Bertholet, Christine Seghezzi
Mise en scène
Dillon Orr
Scénographie
Pierre Antoine Lafon Simard
Musique
Olivier Fairfield
Assistance à la mise en scène et conception multimédia
Guillaume Saindon
Interprétation
David Bouchard, Annie Cloutier, Alexandre-David Gagnon
Dramaturge
Annie Cloutier

Numain, l'exploration Crête

nelson mederik

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Exploration Crête ; Numain

Solo pour humain et poupée de silicone, Stéphane Crête poursuit ses explorations sur l’impudeur et les limites de la représentation avec une proposition dans laquelle il s’offre à nous vulnérable, se buttant à ses propres limites d’homme et où le spectateur est confronté aux parts du vide que nous portons tous. La solitude en tentative de partage… si elle est offerte à un être qui ne saurait nous décevoir, peut-être est-ce enfin LA solution pour s’en extirper. Ou pas.

Les premières manipulations donnent le ton. Ritualiste, avec grand respect… il pose d’abord la main sur son ventre. L’enfonce. Puis les seins. Puis la peau.

Évident de concevoir l’absence d’humanité émanant de cette poupée, on se surprend à alterner notre attention entre Stéphane et elle. Les marques d’humanitude, ces tentatives touchantes ici et là dans la performance rendent réellement attachante cette démarche-tentative-besoin de connexion. Comme de petits gestes non contrôlés, par erreur… connaissant le processus créatif exploratoire-filmé lors de la création, il aurait été, je crois, fort intéressant d’avoir accès à ces séquences.

Le format de la fameuse poupée est pour le moins perturbant. Elle est menue, fine, jeune, adolescente, avec les proportions requises pour correspondre aux codes actuels. Sans doute voulu… est-ce que le propos aurait été différent ou altéré avec des formes et un âge différent ? Est-ce une des raisons pour lesquelles le volet sexuel évident ne fut qu’effleuré ? Le matériaux corporel de Stéphane est efficace, âgé, habité, assumé et rend bien le procédé. Moment très touchant de séduction (merci sans cabotinage) de danse lascive et de transe. L’environnement sonore d’Éric Forget est à souligner.

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La transgression comme voie d’accès au sacré

Produit de consommation actuel, la transgression des codes, des fantasmes et des projections sociales sont effleurées avec beaucoup de tendresse et d‘honnêteté. Aurons-nous accès à cet intérieur sacré si nous parvenons à abattre tous ces interdits construits ? Est-ce que le plaisir anticipé de ces transgressions sera au rendez-vous ? Rien n’est moins certain.

L’envie de violence m’a habitée bien avant que Crête l’aborde en scène (troublant constat)… Est-ce que tous et chacun dans la salle, hier, furent également pris de cette étrange impulsion ? Est-ce que le rythme exploratoire qui s’imposait de soi m’était inconfortable… au point de vouloir le bousculer ?

La catharsis vocale fut brève (et retenue) mais que dire de ces moments peau sur peau (agencés à la nuance près) bouleversants, parlant de lenteur et silence, et très… humain.

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Danse entre le profane et le sacré.

Habilement joués, les moments de repli, de rétro-action, de retour de la conscience et du regard-jugement extérieur nous offraient un acteur tout en nuances. Tous ces états du Monde où chacun de nous pouvions entrer.

L’alternance du désir porté vers elle puis désiré sur lui au cœur de cette danse. Devenir l’objet de ce désir, porter ce désir vers soi. Gestes appris, tentatives de reproduire ces gestes vides mais solidement ancrés. Très touchant de vérité ici encore. L’exercice va bien au-delà de ce que les préjugés pourraient présupposer, non pas sexdoll mais bien de réelles connexions humaines sont ici offertes et recherchées.

Une envie m’habite encore post-représentation, d’avoir accès à ces recherches, les moments d’exploration, ces séquences filmées où il définissait les gestes, habitait cet espace à partager avec cet être. Moment de grande grâce où il donne corps vaporeux drapé à la tête encore non installée sur ce corps de silicone. La conscience encore hors corps, elle nous apparaît en fait encore plus incarnée. Emphase de ce corps finalement accessoire interchangeable sans la conscience à viser dessus. Les gestes sont tendres, intimes-vrais, peut-être LE moment de rencontre intime réel entre les deux… sans corporalité, mais avec essence.

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Crête, ritualiste

Imposition des mains, linceul, balancement d’énergie, procession funèbre… remerciements de cette vulnérabilité offerte et partagée, malgré la fin de non recevoir prévisible. Nous avons ritualisé hier, en ce que le théâtre-performance propose, en étant témoins de ces processus de déconstruction-connexion, en acceptant ce voyage ailleurs, en nous par sont intériorité à lui. Être témoin de ce processus nous renvoie immanquablement à nos limites à transgresser, à notre propre solitude et nous mets face à nos pauvres moyens d’y parvenir et bien souvent, nos vains échecs. Ou pas.


Moment définitivement à partager avec lui, avec vous.

À LaChapelle jusqu’au 12 octobre 2019.



Bienvenue chez moi, Petite Malgache-Chinoise

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L’œuvre inspirée d’un solo autobiographique, 2e incarnation du projet qui a vu le jour en 2012. Six ans plus tard, pour notre plus grand bonheur, l’artiste nous accueille enfin chez elle, dans une 3e et ultime incarnation de son projet.

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Animée du désir de goûter à ses racines, Claudia Chan Tak engendre sa création par un périple en Chine. Lors de son voyage, elle s’infuse entre autres d’une visite de la maison de son grand-père. La chorégraphe découvre que son village ancestral est situé à Foshan d’où provient l’art martial qu’elle pratique. Le Hung Gar s’inspire des animaux et caractérise son esthétique. Un souffle créateur présent dans l’expression corporelle de la danseuse.

 

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Au fil de ses expériences, de ses rencontres, la chorégraphe tisse à l’occidentale une toile de souvenirs orientaux. Pourvue d’un nouveau bagage, une nouvelle histoire s’écrit, une 3e incarnation parfumée de l’Asie. Guidée par ses multiples croquis et entourée de son équipe, Claudia élabore une installation sur 11 jours. En tête d’affiche se retrouvent des objets symboliques, dont plusieurs rapportés de Chine, ainsi que des créations visuelles de l’artiste.

 

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Le 12e et 13e jour, nous sommes invités à lui rendre visite, ce que j’accepte avec grand plaisir!

 

À l’entrée, des photographies suspendues relatent les différentes étapes de l’installation. J’emprunte le chemin du processus, aux allures sobres et réservées, bercée par une douce musique asiatique. La délicatesse et la générosité enveloppent la pièce transformée en véritable jardin aux trésors.

 

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Vêtements traditionnels et dragons de cérémonie flottent entre deux mondes. Des objets choisis sont réinvestis avec soin, mais surtout avec sens. Une raison d’être existe pour chacun d’entre eux. Plus loin, les croquis ayant servi de matrice à l’installation forment un tableau géant de petits cadres noirs et de rubans rouges. Sans avoir les papilles gustatives stimulées, je savoure la chine.

 

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Parfait cocon, un coin douillet inondé de coussins rouges est timidement éclairé par un nuage formé de lampes rondes en papier de riz. Refuge idéal pour s’abandonner à l’écoute des enregistrements de l’artiste.

 

Un peu en retrait, la Petite Malgache sautille de joie dans une vidéo de son voyage familial au Madagascar. Un petit fauteuil installé devant le téléviseur semble figé par la beauté naïve, qui s’amuse avec les animaux de passage.

 

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Déjà présente dans la pièce, l’artiste reste discrètement en marge de son installation. Au centre, une modeste scène recouverte d’un voluptueux tapis de couleur crème nous donne envie de nous y étendre. Une projection sur le mur arrière raconte les belles images de son pays. Sans prévenir, elles s’évanouissent doucement à l’arrivée de l’oiseau Chan Tak venu s’installer sur son nid.

 

Ayant pris place sur un banc offrant une agréable proximité, je découvre enfin la danseuse. Une gestuelle fluide dessine les couleurs de l’enfance, remaniées avec la force d’un art ancien. Mouvements exhibant l’assurance d’une femme en communion avec ses deux continents, dans cet espace unique qu’est le sien. Sous l’éclairage, sa silhouette projetée devient ombre chinoise, personnage principal de son récit.

 

L’ombre de ses origines lui ramène un univers connu de son âme. Univers à travers lequel Claudia se redécouvre, se retrouve et se reconnaît. L’animal aux ailes déployées prend son envol en transcendant les frontières. L’oiseau finalement se dépose au pied de ses racines apaisées par les retrouvailles sacrées de la Petite Malgache-Chinoise et de la Grande Chan Tak.

 

Claudia Chan Tak, jeune femme de cœur et de vision, lègue une oeuvre mature. Si je devais la décrire en quelques mots, je dirais que Bienvenue, chez moi est un sanctuaire accueillant, chaleureux, qu’on ne veut plus quitter une fois entrée.

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Maryse Belley
 

Clara Furey: When even the, quand même le...

nelson mederik

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When Even The est un cycle de performances chorégraphiées et interprétées par Clara Furey, inspirées par le poème éponyme de Leonard Cohen. Dans cette œuvre de 90 minutes, qui sera exécutée pendant 90 jours en présence de la sculpture de Marc Quinn, Coaxial Planck Density, Clara Furey s’engage dans une réflexion existentielle sur la mémoire, le passage du temps et de la mort, des thèmes majeurs dans l’œuvre de Cohen. (Extrait des informations du MAC)

 

Clara Furey, vulnérable, forte, elle me touche.

 

La pièce sombre et le rythme hypnotique de la musique de Tomas Furey nous plongent immédiatement dans l’intensité. Projetée sur un mur, en vidéo, Clara nous accueille à travers des fragments spastiques de son œuvre. Un faisceau de lumière, dirigé au centre de l’espace, éclaire le corps moulé de Marc Quin, qui repose aplati au sol, sous le poids de son plomb. La sculpture Coaxial Planck Density attend patiemment sa partenaire.

 

Furey, vêtue d’un jean, fait son entrée dans une demi-nudité qui dépasse celle du corps. L’artiste s’allonge au pied de la carcasse masculine et doucement, un souffle après l’autre, nous entraîne dans son monde. Une microgestuelle creuse des sillons de sensualité sur le dos de la jeune femme, semblables aux chemins que nous offre la vie.

 

© Michael Putland

© Michael Putland

 

Initiée par la respiration, sa gestuelle minimaliste et lente devient presque méditative au fil de sa performance - phénomène qui nous amène à vivre le mouvement dans un moment de pleine conscience. Parfois perceptible, un regard se dissimule derrière sa chevelure couvrant son visage. Une force, une peur ou peut-être l’instinct animal.

 

Furey nous observe, sa présence déconcertante guide le public dans une immanence transcendante. Sa proximité physique, son écoute, provoque l’invitation à prendre part à son expérience. Pendant de brefs moments, un lien se crée... à vous de le saisir ou non. Au bout de quatre-vingt-dix minutes d’expérience terrestre et charnelle, il ne reste plus que de légers battements de cœur. Le son de la vague sur laquelle nous souhaitons tous un jour de surfer.

L’âme résiliente s’affranchit de son humanité et se souvient enfin.

 

Une interprétation juste, d’une performance quasi spirituelle, qui exige toute notre attention. Une œuvre touchante, interprétée d’une intuition de maître.

 

Il est encore temps de partager cette expérience avec Clara Furey et de vivre votre propre interprétation existentielle. Présentée au MAC de Montréal jusqu’au 9 avril prochain. Consulter le calendrier pour l’horaire des représentations.

Maryse Belley 

I need a mouth as wide as the sky

nelson mederik

Photo de répétition © Mathieu Verrault. Interprètes Clara Furey, Benjamin Kamino, Peter Jasko, Winnie Ho, Francis Ducharme.

Photo de répétition © Mathieu Verrault. Interprètes Clara Furey, Benjamin Kamino, Peter Jasko, Winnie Ho, Francis Ducharme.

The buzzing sound of the dancers chanting those words became perceptible in the hallway leading to Place des Arts’ cinquième salle. Intrigued, I walked through the door to discover seven dancers scattered through the space, standing on a diagonally placed white Marley floor onto which shone a green neon light.

The stage felt bigger than what La cinquième salle has us used to. Despite that sense of largeness and feeling of void, the dancers felt strongly connected and close to each other. The scene was hypnotizing; we were brought into Furey’s cosmic world from the very first second.  I rushed to find my seat in order to give my full attention to this play as quickly as possible.

The chanting kept on going. The dancers were slowly moving through space with very minimal movements, finding each other and tuning in to each other through the recital of their mantra. A mouth as big as the sky? Why? Maybe they needed it to feed off and ingest the full reality of this universe. It got me wanting a mouth as big the sky big in order to taste it with them.

 

 

The 70 minutes that made up Cosmic Love felt like a sort of group meditation between the dancers themselves but also between the dancers and the audience. The bright neon lighting and the buzzing soundscape filled the empty space and created a mystical atmosphere. The action happening on stage was very minimal, the few movements performed were repeated over and over and stretched over extremely long periods of time.

This pace of the action kept the audience in constant expectation, waiting to see what would happen next. This constant wait and expectation brought us, or at least me, into a state of hyper awareness that I had rarely been able to sustain for that long while watching a piece. When the last tableau took form, it was clear that the show was coming to an end, however it came as a surprise. I had completely lost sense of time and felt as if I were emerging from a sort of trance.

 

Photo de répétition © Mathieu Verrault. Interprètes Peter Jasko, Winnie Ho, Francis Ducharme, Zoë Vos, Benjamin Kamino, Clara Furey.

Photo de répétition © Mathieu Verrault. Interprètes Peter Jasko, Winnie Ho, Francis Ducharme, Zoë Vos, Benjamin Kamino, Clara Furey.

Sitting through this piece required a certain effort, the offering was far from simple entertainment, but the richness of living this connection with a play and its performers for a full hour was a resonant experience.

Jane-Anne Cormier

 

 

Would et tous les possibles

nelson mederik

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Would, de Mélanie Demers

Il est encore temps de courir voir cette oeuvre, présentée à La Chapelle les 12, 14 et 15 décembre prochains. Les interprètes, Kate Holden et Marc Boivinvous bouleverseront complètement, vous serez soufflés !  

Pour vous mettre en appétit... la bande-annonce: 

Ce show est une bête hybride remplie de raffinement, de moments de suspension, comme des évanouissement par en dedans. L'environnement sonore est complètement ahurissant, l'alliage entre la performance, le théâtre, la danse et la grammaire physique élaborée par les danseurs... est absolument troublante !

Kate Holden, que je n'avais pas eu la chance de connaître, est totalement hypnotisante, bouleversante de délicatesse, de force brute mais tranquille, lumineuse, et possède une gestuelle groundée et affirmée que je n'ai vue chez personne d'autre. Les allers-retours d'énergie sur scène, les débats et les chassés-croisés qu'elle et Marc Boivin exécutent sont tout en nuances et en questionnements. 

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Boivin, quant à lui puissant, troublé, en voix et en énergies existentielles parfois très habilement mal contenues, parfois très exprimées, il nous porte dans ses possibles. Trop de possibles ? Où toutes ces possibilités cessent-elles d'être des promesses d'un meilleur et deviennent une dystopie en psychose ? 

C'est par l'acte collectif de la plateforme Mayday qu'a mûri cette oeuvre et permis aux danseurs et à Mélanie Demers de nous offrir ces très affinées réflexions. 

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Ne ratez pas les quelques dates de décembre, c'est réellement une oeuvre à voir ! Would remporte depuis 2014 de nombreux prix... Peut-être votre dernière chance de la voir ! 

Audrey Desrosiers

Du grand Gravel: Some Hope for the Bastards

nelson mederik

1.Some Hope for the Bastards - crédit Stéphane Najman - avec David Albert-Toth_preview.jpeg

Frédérick Gravel, chorégraphe, interprète, éclairagiste et musicien, est clairement votre prochain coup de coeur artistique si vous n'êtes pas familier avec ses créations... Courez !!!

Some Hope for the Bastards était présenté les 29 et 30 novembre 2017 à l'Usine C, après avoir bouleversé le Festival TransAmérique FTA cet été. 

Alternent pendant 90 minutes duos et mouvements de groupes (rappelant les fameux sets carrés de notre jeunesse), le band live renverse par sa pertinence et son exécution, présence tout à fait égalitaire aux danseurs, son dialogue avec le public (plus court que ce à quoi il nous a déjà habitué): c'est définitivement mon must de l'année

Les 9 danseurs pulsent à un rythme bien sombre, que nous connaissons tous. Un party qui fait ressortir en sous-couches ces malaises perpétuels avec lesquels nous traversons nos soirées. Danseurs qu'il faut impérativement nommer : DAVID ALBERT-TOTH, DANY DESJARDINS, KIMBERLEY DE JONG, FRANCIS DUCHARME, LOUISE MICHEL JACKSON, ALANNA KRAAIJEVELD, ALEXIA MARTEL, FRÉDÉRIC TAVERNINI, JAMIE WRIGHT. 

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A-t-on jamais vu tant de sensualité, tant de sauvagerie sur un plateau ? Depuis combien de temps attendions-nous ce moment de danse pure et crue ?

(Léa Coff, I/O Gazette)

 

L'espoir arrive bel et bien en fin du marathon qu'est cette création, mais arrive-t-il vraiment ? Ou aime-t-on l'idée qu'il reste un certain espoir... pour nous, the bastards ? Parce que ça nous concerne tous, parce que ce rythme des corps qui s'entrechoquent, cette pulsion de garder l'autre, de s'offrir à l'autre... de tenter bien maladroitement de rester en contact... bref... d'être bastard... Ça, on connait ! 

Ce show m'a fait crier par dedans... Ciel qu'on produit de grandes choses à Montréal ! C'est différent, nouveau, bouleversant, dérangeant, électrique, fort, beau mais laid, intense... Je suis charmée ! 

Un party comme une amnésie programmée, une attente de on ne sait quoi, un moment où tous, nous allons nous faire égratigner par les tentatives tellement connues. 

 

« Constamment  sur  le  qui-vive,  les  danseurs  s’ouvrent  aux  surprises  comme aux accidents. Viscéralement engagés. Émerge une foudroyante poésie qui déjoue la morosité ambiante. Tout va mal, il reste l’art. »  Québec Danse, 2017

 

Et la musique !!! 

En plus de jouer live, avec un band, Gravel a travaillé sur les mélodies classiques, comme du Bach, mais y a ajouté les beats actuels, alternant ces sons, les ralentissant et les distordant... Et c'est grandiose !!! On arrive très bien à s'imaginer les danseurs et le band en improvisation, des longues journées à s'inspirer mutuellement, et nous pouvons en apercevoir le contour dans les propositions de chorégraphies. 

 

3. Some Hope for the Bastards - photo de Stéphane Najman-photoman_avec A. Kraaijeveld, F. Tavernini, J. Wright, D.Albert-Toth, L. M. Jackson, A. Martel, J. Major, P. Brault, F. Gravel_preview.jpeg

 

Qu'est-ce qu'on attend ? 

Justement, m'est avis qu'on attend beaucoup de gens qui ne livreront pas. On attend que ceux qui ont créé cet ordre du monde soient ceux qui nous en sortent. On attend de cesser de croire à cette façon de voir, de cesser de croire les slogans creux, de cesser de croire que tout ça a un sens. Alors qu'il serait temps de croire à quelque chose d'autre. Puisqu'il nous est impossible de ne pas avoir la foi, il est temps de la changer. Il est temps d'avoir foi en une nouvelle conscience collective. Il est temps de croire que nous pouvons être à la hauteur. On attend que les choses aillent encore plus mal, trop mal, on attend le point de rupture. Alors que nous avons déjà assez attendu, que nous avons déjà bien assez perdu de temps et de sens. Nous avons déjà perdu la faculté de parler autrement qu'en termes de produits, de rendement, de performance. La santé, l'art, l'enfance, tout se discute comme sur les rapports de pointage des indices fluctuants de Wall Street. On attend le sauveur, on attend la solution. Ça ne viendra pas. Pas de sauveur, pas de solution. Il y a nous. Il y a des possibles. Si quelqu'un vous promet le salut, ne le croyez pas. Tout sera toujours à faire, à refaire, à  recommencer. Il faut s'y attendre. Il est peut-être mieux d'attendre de bien avoir compris ça... Frédérick Gravel

Audrey Desrosiers 

 

L'impossible "Je"

nelson mederik

Ceci est l'article que je n'écrirai pas. 

Parce que c'est plus grand que moi, parce que la réception que j'en ai eu est biaisée, parce que je suis moi, parce que ça m'a touché, m'a ému, m'a secoué...et que les mots nécessaires pour dresser un portrait exacte de cet état émotionnel dans lequel Silvia Calderoni m'a transporté...je ne les connais pas. 

 

Thématiques

Les perceptions normatives, les constructions de genre, ne pas accepter le rôle imposé par l’extérieur, la liberté, les structures patriarcales et religieuses...mais tellement plus que ça..Elle nous offre son intérieur/extérieur avec une telle honnêteté, vulnérabilité, candeur...rage !!! 

 

"Pour moi, je trouve que la performance est la meilleures façon

de communiquer avec les autres". 

 

"Je ne veux pas être la voix de la communauté LGBTI.

Je peux seulement parler de moi".

Silvia Calderoni

                                                                      &nbs…

                                                                                                                              Photo Tonis Lewis

 Matériel 

La scénographie ultra testée, éprouvée, réglée au quart de tour, réfléchie, nous accueille avec cette longue table-atelier sur laquelle sont posé, en attente d'utilisation, accessoires, barbes, caméra-témoin, perruques, vêtements, valise, laser, spray net, soutien-gorge, lampe disco, micro et naturellement, le kit de DJ, car c'et bien un set de DJ la prémice de la performance!

 

Elle nous balance ceci à la gueule, en ouverture, où elle attrape cette caméra-témoin avec qui elle danse pour nous, comme on le ferait dans notre chambre. Plus loin, elle vit ces moments en famille, par ces extraits de films maison, où l 'on constate que ce corps androgyne qui performe devant nous, existait depuis le tout début. Début des questionnements, des remises en questions, des grandes questions, des comparaisons...

Ce moment d'adolescence, période intense mais qui peut sembler détachée, où elle dit à sa mère qui la filme : Quand je mourrai, faites jouer The Smiths. C'est tout ce que je veux.

 

                                                                      &nbs…

                                                                                                                          Source la Mama blog

Narration, voyage vers un intérieur double, ni un ni l'autre.

Plus tard, elle mit en images percutantes ce déchirement du genre, le laser tranchant son vagin. Elle, alternant entre les deux cotés délimités dans cet espace luminescent. Caledroni ouvre ce monologue, par étapes de vie, avec sa voix affirmée, ni homme, ni femme et pourtant les deux. 

Entrecoupés de performances, de chansons, de changements de costumes, de lectures de maifestos totaux et entiers, elle arrive à nous transmettre par ces courts récits, ces brisures, ces moments où devenue rat de laboratoire (le monde médical d'il y a 30 ans !) tentant de la guérir (!!!). Elle se transforme par ce corps nu et nous confond par ses poses...homme ou femme...Mais qui en a quelque chose à foutre ?!! Le récit est vital, senti, incarné, essentiel, salutaire...


Je ne trouve pas les mots justes et suffisants pour décrire ce qu'elle a déposé en moi hier soir...

 

Née féminin, vécu une période masculin (parce que ce sont les deux genres mis en dualité dans le spectacle), revenant à la maison dans une famille réservée, conservatrice, avec ce frère heureux de cette métamorphose, avec son père qui se contenta de demander: "Ca n'aurait pas été plus simple de rester comme avant ?" et de répondre... "J'ai toujours été comme ça".

Puis s'en suis ce moment familial de retrouvailles, où elle, jeune ado, danse avec ce père aimant, tentant de comprendre, de se mettre à niveau, de briser ses propres barrières et tant d'amour transparait. Moment culminant qui a fait bondir la salle, émue, quelques-uns en larmes, demandant à Calderoni de venir recevoir cette grande vague...

Et cette chanson, pendant les longues minutes de standing ovation...

Motus fut fondée en 1991 en Italie par deux étudiants de sociologie. Ils désirent aborder toutes les contradictions du monde contemporain et depuis, ils accumulent les reconnaissances nationales et internationales. Ils ont été invité par l'Usine C en 2005, 2006, 2009 et étaient de la programmation FTA en 2012 et 2013. 

Silvia Calderoni, actrice, danseuse et artiste Italienne, elle travaille avec Motus depuis 2005. Elle dit préférer la danse au théâtre, n'aimant pas s'adresser au public. Je suis reconnaissante qu'elle l'ait fait hier soir. Pour l'impression de déjà vu, elle était de la distribution du film La légende de Kaspar Hauser en 2013. Tempête puissante, elle ne laissera personne intact. 

Librement inspirée de la nouvelle Middle Sex,  ils ont réussit à brouiller les limites entre le réel et la fiction tout comme cette grande artiste désir brouiller ces mêmes frontières des genres. 

L'impossible nous, l'impossible je. 

                                  Source Carriageworks

                                  Source Carriageworks

Ce spectacle ne vivra que 7 représentaitons mondialement et il est de loin le plus rafiné, rodé et aboutit que j'ai pu voir dans les dernières années ! Il vous reste une chance de l'attraper ce soir ! 

J'ai reçu ses questionnements et grandes étapes de transformation de façon si évidente et naturelle, je n'arrive toujours pas à saisir qu'il n'en fut pas ainsi depuis toujours et que ce ne soit pas encore le cas aujourd'hui en 2017. 

Ceci est l'article que je n'écrirai pas, les mots amplis, totaux, globaux, neutres et signifiants requis je ne les connais pas. 

Audrey Desrosiers

“La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre. ”L.V.B

nelson mederik

“La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre. ”

Ludwig Van Beethoven. 

 

Je sais j'ai la manie de faire ca...mais regarder ce court film pour vous mettre en appétit...c'est du grand Art ! 

 

Hélène Blackburn a fait le pari de créer, en son l'épicentre : Cai Glover,  ce chef-d'oeuvre chorégraphique et théâtral. Note importante: il est malentendant. L'oeuvre s'appelle 9 (neuf) car il est question de la 9e symphonie de Beethoven. Juste pour l'histoire, c'est lors de cette prestation que Beethoven aurait définitivement perdu l'ouïe. À la toute fin, en se retournant vers la foule, il la vit debout l'acclamait mais n'y entendit rien. 

Je vous mets un court extrait de la dite symphonie pour vous mettre au diapason.  

Une coproduction de Cas Public et du Kopergietery, une chorégraphie de Hélène Blackburn, la dramaturgie assurée par Johan De Smet et sur une musique de Martin Tétreault (brillamment adaptée !!!) ce spectacle était présenté à la Place des Arts dans le cadre de la semaine de relâche, car je dois le préciser visait aussi un jeune publique (mais pas que) 9 ans et plus. 

Quelle ne fut pas ma surprise à la sortie du show, quand je me suis rappelé qu'autour de moi étaient nichés de part et d'autres des enfants...applaudissant timidement...j'étais debout, émotive...un show à voir vraiment vraiment ! 

C'est le parfait exemple de ce que devrait/pourrait être une première fois pour quelqu'un dans l'univers de la danse. L'inclusion des nouvelles technologies, les projections vidéos, la trame sonore connue mais tellement adaptée, le court-métrage poétique en alternance avec les danseurs, les courtes séquence/tableaux rendant le tout hyper dynamique, rythmé...

La caméra-témoin fixée au toit de la petite Beetle miniature qui rode sur scène, offrant un nouveau point de vue, les techniciens sur scène qui procèdent aux changements et roulements d'accessoires, l'arrivée des accessoires du film à la scène, franchissant le mur invisible..tout y était pour être accessible à tous, pour devenir connu de tous même si tellement nouvellement inclus dans un show de danse (danseurs classiques je dois le préciser, qui de par la chorégraphie nous font totalement oublié qu'on est pas complètement en danse contemporaine !).  

 

Le langage des corps reproduisants le langage signé, en répétitions, en écholalie, un nouveau vocabulaire de gestes qui font sens malgré qu'on en ignore les réelles bases, les doigts qui claquent...à moins que ce n'étaient les langues...? Déconstruction du discours narratif, la bouche mis en corps qui nous offre ces chapitres, les postures qui cassent, qui soulignent et reprennent...

Que dire de l'interprétation réelle, sur scène des moments lyriques chantés, avec l'incorporation musicale des sons rappelant l'appareil auditif qui fait du feed-back...

L'enfant du court-métrage très touchant, très intime qui nous partage son vécu, sa compréhension de son univers...qui crie maladroitement et tellement véritablement ! Ouf ! Ces mêmes sons de gorge également repris pendant la chorégraphie. D'une infini sensibilité, très très touchée j'ai été, recevant toutes ces subtilités proposées de très belles et habiles façons par Blackburn et les interprètes. 

Sans doute parce qu'il était 11h le matin, sans doute aussi parce qu'il y avait une salle comble enfants, le volume de la finale aurait pu, (selon mes sensibilités et goûts) être beaucoup beaucoup plus fort. Le moment tant attendu, d'une grande vulnérabilité, mais enfin, mon léger bémol à cette représentation divine ! 

La réelle finale de ce danseur central, entouré des chaises miniatures, où la petite voiture pousse à l'avant une des chaises, avec la lumière qui l'accompagne, dans un noir total, le danseur s'approchant, ouvrant la chaise et y récupérant son appareil auditif...Wow ! 

Les représentations de Montréal sont terminées, ils seront ensuite : 

4 et 5 avril 2017 - Reims (France)

25 et 26 avril 2017 - Istres (France)

Bravo aux créateurs et aux danseurs ! 

Audrey Desrosiers 

 

 

Clara Furey et United Tales

nelson mederik

United Tales (the vanished power of the usual reign)...

Pour vous mettre en appétit, voici la bande-annonce : 

Finalement ! 

Le 10 février dernier, soir de première, je découvrais la plus récente mouture d'United tales de Clara Furey et Peter Jasko. J'adore les soirs de première quand les artistes, après ce grand saut viennent aterrir avec le public. Du gros bonheur ! 

 

Proposition onirique, fantasmagorique (à certain moments cauchemardesque) et tellement cinématographique prit naissance suite à la lecture du conte revisité d'Hansel et Gretel par Louise Murphy. "The true story of Hansel et Gretel" je pose le lien ici. 

 

Clara et Peter 

Les repères Clara Furey sont toujours présents, mais ici viennent s'arrimer d'une façon vraiment étonnante aux gestes de Peter Jasko, nous transportent et font chanceler, tout comme nos deux personnages (non genré malgré ce que propose à la base ce conte). 

Premier tableau

Cette surface blanche immaculée, aveuglante surportant leurs improvisations corporelles, mouvements qui nous donnent le vertige, qui donne lieu à une sorte d'apesanteur (brio d'exécution de ce duo). Suspensions, rotations, lévitation, torsions,  tentatives d'atteindre l'autre, de venir au monde,  impossibilité émotive de le faire...cette matrice blanche dépose bien les piliers irréels sur lesquels ils nous offrent de démarrer ce grand voyage. 

Ce lien invisible qui les lie, les rendant tantôt plus faible plus loin co-dépendant est brutalement exploité, utilisé et maîtrisé...the United tales, right ? 

 

Le troisième personnage si impérativement nécessaire ! 

La musicalité des corps, cette alliance de travaux des deux chorégraphes/danseurs est supporté ici par la création sonore de Thomas Furey en décuple l'univers ! Elle devient à la fois personnage et narrateur. Envahissante, métallique, terrifiante ou douce accompagnante, c'est une énorme réussite. Sans surprise j'apprendrai plus tard que dès le début du processus Thomas était présent avec les danseurs, au fil des essaies-erreurs, tentatives et dans tout le processus créatif et ça se ressent ! Voici un extrait de son soundcloud :  

J'ai beaucoup aimé l'absence de décor, ne serait-ce que l'utilisation des craies au sol et sur les murs. Très efficace, épuré, nous avons toute la liberté de dealer avec nos propres intériorité, j'ai  adoré ! 

Tout comme dans la tradition des contes, les ombres, les lieux imprécis y étaient présents. La scénographie et les éclairages étaient eux aussi, une grande grande réussite et offrait une puissante force au récit que les corps racontaient. 

 

Bouleversée

J'ai été personnellement bouleversée par l'inversion des pouvoirs qu'ils donnent à voir, les limites personnelles qui deviennent essentielles à la survie, les limites territoriales questionnées et la non-nécessité de clarifier les liens qui les unissent...qui nous unissent...j'ai vraiment réellement été chavirée !

Ce spectacle a d'abord été présenté au théâtre La Chapelle en 2015, je vous mets la bande-annonce ici car quelque peu différente de la première :  

La création originale eut lieu à Viennes dans le cadre de l'International Dance Festival. Ils ont ensuite fait une tournée en France, en République Tchèque, en Slovaqui, et à Pragues. Ils se sont ensuite produit dans le cadre du Festival FTA, dans le Off Fta en 2016 (je n'avais plus que les yeux pour pleurer car ayant manqué celui de 2015...je manquais alors celui de 2016!). 

C'est vibrant, c'est percutant, c'est personnel, c'est intemporel...Si vous avez la chance d'attraper ce spectacle, c'est un incontournable ! 

 

Encore ! 

Parce qu'on en a jamais assez de Clara, (pis parce que je ne peux m'empêcher de le revoir encore et encore) voici une collaboration, sur la chanson crave de Dear Criminals. Un short film par Pierre-Alexandre Girard, elle y est avec Francis Ducharme, dans une choréographie et concept par Catherine Gaudet and Jérémie Niel..Enjoy !   

Audrey Desrosiers 

 

Phylactère, l'artiste groundée

nelson mederik

(Formes variables, un même sujet de recherche.)

 

C'est avec le trac au ventre, il y a deux ans, que je contacta Phylactère...en essayant de me faufiler dans un de ses cours pour photographes. Par chance, à l'époque, j'ignorais qu'elle possédait tant de facettes si riches et envoutantes. J'aurais jamais appelé !  

La vie est bonne, j'ai téléphoné. 

C'est avec ouverture, intérêt et curiosité qu'elle était prête à me prendre, en petite souris, pour explorer, découvrir. La rencontre n'eut pas lieu cette année là, mais depuis, plusieurs échanges, questionnements, promesses de se prendre ce moment exploratoire...et mon envie de vous partager l'artiste totale qu'elle est pour moi. Bienvenue dans quelques parcelles de Phylactère. 

 

Tombée dedans

Issue de plusieurs génération d'artistes, déjà très jeune, elle avait toute la liberté d'être et de créer. C'est sans doute avec ces bases qu'elle pu se développer et se connaître pour devenir l'artiste complète qu'elle est aujourd'hui. Très tôt, elle entraîne son corps, par diverses disciplines, il est plus tard sans doute naturel qu'elle commence comme modèle pour nombreuses écoles d'art, de dessin, de sculpture, de peinture, puis modèle pour photographes, un peu partout sur le globe. La recherche du corps comme outil pour comprendre, pour exprimer, comme véhicule est déjà central. 

 

Anthropologie

Elle amorce ses études au Québec en antropologie. Cela deviendra la roue de l'engrenage, où tout prendra sens et les fils qui lient ces nombreuses facettes personnelles donneront à voir le filon exploratoire.

 

Yoga Cachemirien

Oubliez tout ce que vous connaissez du yoga, les postures exactes, la performance, détendez-vous car il le faut, parce que c'est l'heure du cours...Phylactère est complètement ailleurs. Puis il serait sans doute intéressant de détourner la caméra des miroirs, cesser de chercher à valider vos poses et braquer l'objectif vers soi. Enfin, c'est ce que j'en ai compris, dans les brèves minutes que nous en avons discuté. Le tout est une façon traditionnelle de voir et comprendre le monde qui nous entour. Cette compréhension devient possible uniquement si elle part de l'intérieur. L'exploration des postures de yoga permet de comprendre notre fonctionnement Sans commentaire, on observe nos façon de réagir et les traces émotionnelles laissées dans notre corps. Il s'agit de les laisser vivre, alors elles nous quittent sans avoir à changer quoique ce soit.

Loins d'être les performances de gymnastique pronés par certains, c'est une pratique qui amène à l'observation de soi, lorsqu'il n'y a plus de fabrication. Elle cherche surtout à rendre les gens autonomes dans leur apprentissages, dans leur pratique. C'est avant tout une démarche qui se fait pour soi, seul, avec la disponibilité de ce qui se présente dans l'instant. Lorsque la préatique se transporte dans la vie de tous les jours, c'est alors que chaque mouvements anodins de la vie courante devient laboratoire d'observation de soi, une nouvelle façon de se mouvoir dans la vie, dans son corps, de s'entendre, de se comprendre. 

 

Je vous suggère de faire un saut sur son blog si le sujet vous intéresse, vous y trouverez également son mémoire de maîtrise sur le yoga cachemirien, basé sur la tradition du sivaïsme tantrique non-duel du Cachemire et encore plus. 

 

Séminaires

Si cette approche et ces démarches vous parlent, , elle offre des séminaires quelques fois dans l'année, de quelques jours, en France les 26 mai 2017 et  1er  juin 2017, c'est ici et c'est ici puis au Brésil le 12 juillet 2017  les détails sont ici. D'autres à venir au Québec seront annoncés sur le site. 

 

Never Apart

C'est suite à ces recherches et publications que la gang de Never Apart et Dax Da Silva plus particulièrement, l'a contacté pour qu'elle devienne collaboratrice au volet spiritualité de la revue. 

 

Pour lire et saisir ses qualités de vulgarisatrice ainsi que ses capacité d'alternance  entre  théorie, recherche et terrain,  venez lire son texte sur le début de son voyage. 

 

Son texte Spirit of India, Varanasi  est ici

Tous les textes sont présentés dans les deux langages. Je peux entendre le son de sa voix posée, précise, nuancée lorsque je lis ses articles. Journaux de bord, observations anthropologiques de soi, de l'autre, avec une sensibilité qui lui est propre. Vous allez beaucoup aimer ! Elle poursuit ses recherches sur le terrain, étudiant également le Sanscrit et l'Hindi. Nous pourrons être le témoin de ses explorations, je l'espère, encore longtemps. 

 

Auto-portraits

Processus d'observation de soi, plus objectif, Phylactère développe l'auto-portrait depuis 2014. Elle travaille le liens des émotions avec le corps, s'inspirant du travail du théâtre corporel. Elle se questionne sur l'inaction. Les micro-expressions, l'entre-deux, l'arrêt sur image de soi la facinent. Elle ne cherche pas à rendre un résultat, les cadrages peuvent être imparfaits, la lumière aussi, elle croit que la technique doit servir le propos et non pas le créer. Ily a une ppésie dans ces imperfections des images, dans nos imperfections. Cette distanciation de soi est formatrice.

 

Enseignement U de M

 Elle enseigne un cours par semestre à l'Université de Montréal.  Une classe de 9h sur le nu artistique spécifiquement. Elle met de  l'avant la démarche artistique, le travaille de réflexion et de recherche. Quant aux Ateliers Phylactère qu'elle avait mis en place en 2014, ils prennent un nouveau tournant dans une collaboration avec Fredau Wallace cette année. Pour découvrir cette autre artiste incroyable,

Je vous invite à voir les détails du cours et vous inscrire rapidement si vous êtes photographes, les places sont peu nombreuses et partent ultra rapidement ! C'est par ici pour le printemps 2017. 

 

Coatching

Phylactère offre du coatching artistique. Définition de la vision de l'artiste, questionnements sur la démarche, l'art comme projet de vie, exploration personnelle, de soi, elle est une sorte de catalyseur du soi, chez l'autre. Elle se nourrit beaucoup des rencontres vibrantes...allez à sa rencontre est intense, se trouver grâce à cette intensité doit marquer pour la vie ! 

 

Collabo Livres en incubation

Phylactère a travaillé étroitement avec l'artiste Stéphane Desmeules (photographe) comme coatch artistique d'abord, puis rapidement en collaboration avec ce qui est devenu projet de documentation. De cette heureuse collaboration de trois ans, a émergé une série de 3 livres.  Une sorte de journal en trois volets, avec photos et réflexions sur le travail du modèle, le rapport modèle et photographe, le rapport au nu, à l'autre, de la rencontre et  du travail du corps. À sortir sous peu. 

 

Une entrenvue du projet et des photos issues de leur projet que je vous invite à découvrir Fragments Identitaires, le site est ici. Projet né de leur collaboration, leurs recherches entre le photographe et le modèle, la lumière, les nouveaux médiums. C'est délicieux, vraiment ! 

 

Autres collaborations

Pour Ikamaperou, au travers de Justine Philippon, (éthologie et conservartrice), elle souhaite monter une exposition pour lever des fonds par ses photos et auto-portraits, la page facebook est ici. Plus de détails en cour d'année. 

 

Pour découvrir encore plus sur cette femme extra-ordinaire, cette grande artiste qui saura nous touchée, nous bouleversée encore longtemps, je vous conseil de la suivre ici sur sa page facebook professionnellecompte Tumblrsa page de modèleson compte Instagram ou son compte Pinterest.

 

Projets en cours

Phylactère travaille actuellement à monter sa première exposition d’autoportrait ainsi qu’une installation sur le thème de l’Inde traditionnelle dans le monde moderne. Entourée de collaborateurs pour ses projets comme Never Apart, elle nous en dira plus dans les mois à venir, n’oubliez pas de la suivre régulièrement sur les réseaux sociaux pour ne as manquer les nouvelles !

 

 

Pour découvrir encore plus sur cette femme extra-ordinaire, cette grande artiste qui saura nous toucher, nous bouleverserée encore longtemps, je vous conseille de la suivre ici sur sa page facebook professionnelle, compte Tumblr, sa page de modèle, son compte Instagram ou son compte Pinterest.

 

Je suis certaine qu'il m'en manque, elle travaille beaucoup, produit avec toute ses passions, vous en trouverez à votre faim, c'est certain ! 

 

"La balance... la vie t'apprends cela, si tu es immobile, tu tombes.

La vie t'apprends à être souple". 

Audrey Desrosiers