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Blog artistique

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Arts visuels

Eva et Franco Mattes; l'avant - après internet qui façonne

nelson mederik

Le personnel est politique. Nous le savons. Nous avons besoin de se le rappeler… souvent. Eva et Franco Mattes ont choisi, depuis le milieux des années 90, d’en faire le sujet central de leurs propositions artistiques. « Comment les sociétés contemporaines ont façonné Internet et inversement celle dont Internet nous façonne. »

Détachés et déconnectés ?

Au tout début de ce parcours-introspection, 2 installations vidéo (My generation et Emily’s video) placent le spectateur dans la position de recevoir les émotions transmises et vécues puissamment par les observateurs filmés.

Détachés ? Nullement.

D’abord, dans My Generation, les images ultra connues, vues et revues de ces joueurs en ligne qui perdent la tête lorsqu’ils échouent à leurs parties, avec cet ordinateur en guise de mise en bouche, détruite, au sol d’où sortent ces cris stridents. Puis, Emily’s movie ; ces étrangers qui ont accepté de visionner un film issu du Dark Web et d’être filmés pendant le visionnement. Nous regardons ceux qui regardent.

Et les émotions restent. Fortes.



L’installation BEFNOED (By Everyone For No One Every Day) est l’illustration parfaite de leur vision et contribution aux internets et à l’amoncellement de contenu sans autre but que celui de mettre en ligne sans attente de vues ou de repartages. Lancés dans des réseaux périphériques au Brésil ou encore en Chine dans ce but avoué, ces « vidéos commandes » existent et errent depuis.

Nous sommes totalement transportés dans We Leave in Public type de pionniers. Des travailleurs anonymes ont accepté de suivre les instructions des créateurs et de se filmer. Un tant soit peu malfaisant, l’inconfort est partagé-vécu également par la position à prendre pour le spectateur.

Du pur bonheur et, quelle efficacité !

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Famous Celling cat - LOLcat

Même s’il est le plus connu, il nous est présenté à la fois de façon creepy et mignonne, métaphore de ces fameux internets qui, en tout temps, nous observent et nous terrorisent.

On ne pouvait y échapper. Il y est !


Modération de contenu

Montés sur des panneaux d’isolation sonore, Abuse Standards Violations : ces gabarits obtenus via des travailleurs-policiers d’internet qui bossent pour Facebook et Google soulèvent bons nombres de questions. Mis à jour chaque semaine, ces inconnus épargnent nos pauvres psychés des plus grandes horreurs.

Qui pose ces règles ? Comment s’établissent les normes de ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas… ?Avons-nous besoin de ces gardiens de la morale ? Ces contenus sont-ils réellement à faire disparaître ? Qu’arriverait-il si tout ce qui est mis en ligne était réellement disponible ? Quels changements apporteraient-ils dans notre inconscient collectif et dans nos actions de tous les jours ? Veut-on de ce bon père de famille pour nous préserver ?




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Dark net ou Dark side of

Avec des centaines de mètres de filage en réseau fermé, ils poursuivent leur partage absolu avec ces milliers de photos partagées sans interruption mais sans destinataire. La structure, qui recoupe les 3 étages à La Fondation Phi, s’offre à voir sous différents angles sans pourtant ne rien réellement montrer. Pourquoi partageons-nous nos images ? Ces photos de souper, de soirées, de gens insignifiants pour les autres… si nous même ne re-consultons pas ces clichés, pourquoi donc les offrir aux étrangers ? Ces partages doivent bien venir répondre à certains besoins… créés ou réels ? Se pose-t-on encore la question… ?



Partage de tout, tout, tout (n’est-ce pas déjà le cas ?)

Ces artistes avaient déjà mis la main dans l’engrenage, sorte d’art total en rendant publique et accessible tout le contenu de leur ordinateur (emails, photos œuvres, fichiers, relevés bancaires) pendant 3 ans, voulant questionner l’effacement des frontières publiques-privées, la surveillance de masse, la performance du soi sur le Web et l’augmentation du voyeurisme et de l’exhibitionnisme.

Ils proposent aujourd’hui une expérience sur 13 ans.

Le summum : au sous-sol, cette projection qui offre donc 13 années de vie en photos (2004-2017), d’un certain Ricardo. Puis, très absurdement, nous, spectateurs qui, avec notre cerveau qui n’apprécie pas ce qui n’a pas de fin, recevons donc ces heures, ces années de partage sans signification réelle, de sa vie.

Photos ratées, photos de places de stationnement pour se remémorer, photos de map du chemin du retour, photos floues… ils n’ont dont rien édité. Tout y est, tel que partagé. Et nous… on reste. Il n’aurait manqué qu’une caméra nous filmant en train de recevoir ces absurdes nombres de moments pour que l’abime soit complète! Et on reste. Et on s’interroge. Ces images en intégralité sont disponible sur le site de Withney Museum of American Art, juste ici.


Fondation Phi pour l’art contemporain

What has been seen

du 8 novembre 2019 au 15 mars 2020.

Commissaire invitée Erandy Veraga

*Ils seront de retour en février 2020 pour une performance, à suivre !

Une maison-atelier unique à Paris...Musée Gustave Moreau

nelson mederik

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Après le Musée Bourdelle et son atelier, qui reste mon ultime préférence, je souhaitais absolument visiter, et cela depuis très longtemps, le musée Gustave Moreau dont je connaissais l’emblématique escalier en colimaçon qui permet d’accéder au dernier étage de la maison.

Le musée fut entièrement aménagé par Gustave Moreau (1826-1898). Au premier étage se trouvent les appartements du peintre où sont accrochés portraits de famille et oeuvres offertes par ses amis Chassériau, Fromentin et Degas. Le rez-de-chaussée, ainsi que les deuxième et troisième étages, occupés par d’immenses ateliers, présentent des centaines de peintures et d’aquarelles et des milliers de dessins. Il fut un maître incontesté du Symbolisme français.

Tous les dessins de Gustave Moreau (4000 environ) sont entreposés dans des armoires à volets. Les murs sont recouverts de tableaux disposés les uns à côté des autres, sous une hauteur sous plafond de sept mètres.

Dans ses peintures, on y trouve les chimères et les monstres mythologiques : licorne, bouc, sphinx et taureau ailé.

Il y a beaucoup d’émotions dans ce musée et il reste un des incontournables à Paris, comme de nombreux ateliers et maisons de peintres.

Musée Gustave Moreau – 14 rue La Rochefoucauld – 75009 – PARIS
Ouvert tous les jours sauf le mardi
http://musee-moreau.fr

 

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Paul HAMY joue Le Tigre bleu de l’Euphrate (Monologue de Laurent Gaudé – Mise en espace par Olivier Dhénin)
Mardi 13 février à 19 h 30 au Musée national Gustave Moreau

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Alexandre va mourir. Après avoir battu le grand Darius, conquis Babylone et Samarkand, après avoir construit des villes et fondé un immense empire, il est terrassé par la fièvre. Il ne lui reste que quelques heures à vivre. Il ne tremble pas. Il contemple la mort et l’invite à s’approcher pour lui raconter lui-même ce que fut sa vie.

En faisant parler Alexandre de Macédoine, Laurent Gaudé permet de confronter l’homme à l’improbable. Cette Mort tant redoutée depuis la nuit des temps, Alexandre lui parle sans retenue, dans un aveu qui nous rappelle une épopée oubliée.

Reprendre l’histoire d’Alexandre, c’est aussi découvrir le poème éternel de la paix et de la guerre, de l’Orient et de l’Occident, du deuil et du désir, de la vie et de la mort. Pour faire voir cette histoire tragique, on donne la parole à l’homme derrière la fable. Tel un cénotaphe, LE TIGRE BLEU DE L’EUPHRATE renferme l’idée sublime du théâtre de la légende vive, de la parole oubliée et du livre lu, de la quête insatiable de l’homme sur l’ailleurs et l’inconnu — de la fatalité de l’être et de son éternel commencement.

Production : Winterreise Compagnie Théâtre / Coréalisation : Musée national Gustave Moreau / Théâtre de l’Opprimé / Musée Hèbre Rochefort / Mise en scène et scénographie : Olivier Dhénin

Stéphanie Emmanuelle Devisscher

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suzy Piché, l'art des émotions

nelson mederik

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À la recherche d’artistes du Québec qui gagnent à être connus,  j’ai fait la rencontre virtuelle de Suzy Piché, artiste-plasticienne qui maîtrise aussi bien le crayon, les pinceaux que les matières.

Sa toile « Bhutā », les éléments de la terre, est venue me chercher et m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur sa personnalité et son style artistique.

 

Par les quelques échanges que nous avons eus, j’ai pu ressentir une personnalité unique, inspirante et ouverte sur les autres. Mère monoparentale, elle a une forte volonté de transmettre son art, ses techniques, mais aussi sa passion. On sent également une certaine force de caractère à travers ses toiles et une place importante est accordée aux éléments.


 

Une artiste qui s’ignore

« Du plus loin que je me rappelle, je dessine. Déjà petite, mon père déroulait de grands cartons tout le long du mur de notre long corridor qui partait du salon à la cuisine, typique des duplex des beaux quartiers Hochelaga, à Montréal. Pour moi, voir les murs tapissés de dessins et peintures était normal. Aujourd’hui, je savoure encore plus ces moments où je crée. Ils me permettent de vivre le moment présent. C’est un appel viscéral. »


Bercée depuis son plus jeune âge par le dessin, la peinture et la création, elle a suivi cette voie aussi bien pour son épanouissement personnel que professionnel. Elle est cependant restée plusieurs années dans l’ombre, ses dessins personnels lui permettant de rester rattachée à sa vraie personnalité.

 

« Je suis une personne avec une forte personnalité. Très expressive, j’ai pris l’habitude de nommer les bons comme les mauvais coups. Je ne me gêne pas pour donner mon opinion si je considère que ça peut faire une différence. Toutefois, je n’aime pas perdre mon temps, ce qui au final me fait choisir mes batailles. Je suis aussi une personne extrêmement sensible. Les petites choses peuvent me faire pleurer,  la bonté, la gentillesse, toute forme de compassion, la beauté, les réussites, etc.  Mais l’injustice et toute forme de souffrances m’atteignent au plus haut point. Cette sensibilité a ses bons et mauvais côtés. »

 

Sa formation artistique en dessin de mode, en art visuel et en design intérieur a nourri son côté perfectionniste en lui permettant de structurer sa créativité. Ils lui ont apporté des visions différentes de l’art et la maîtrise des techniques.

C’est au bout de 40 ans qu’elle décide enfin de sortir ce flot artistique, enfoui au plus profond d’elle-même, qui ne cherchait qu’à s’exprimer. C’est une révélation de son moi profond, un aboutissement de sa carrière, mais surtout de sa personnalité. Sa technique est aujourd’hui au service de sa passion et de sa créativité.

 

La révélation

Parce qu’une image vaut mille mots … « Écoute » cette œuvre a permis à Suzy Piché de se reconnecter à son être intérieur. Les épreuves de la vie l’ont rendue plus forte et lui ont permis, comme une chenille devient papillon, de s’éveiller à elle-même et de faire naître l’Artiste qui sommeillait en elle.

 

« Ecoute»– Crayons Comté, Fusains et Pastels, Papier Ingres – 16x24

« Ecoute»– Crayons Comté, Fusains et Pastels, Papier Ingres – 16x24

 

« C’est une de mes premières créations issues de ma formation universitaire. Cela faisait dix ans que je n’avais pas dessiné ni peint. C’est l’œuvre qui m’a reconnecté. Elle représente exactement comment j’aime écouter le silence, sans paroles, cette vacuité qui nous entoure et qui regorge d’inspiration. »

 

Mère monoparentale de retour aux études à cette période, « avec des enfants aux couches », c’est sa puissante volonté de vraiment vivre de sa passion, qui lui a permis de se défaire de ses dernières « chaînes », celles qui bridaient sa réelle personnalité.

 

« Vivre de ma passion était primordial et c’est une valeur que je souhaite inculquer à mes enfants. »

 

La seconde œuvre qui marque la vie artistique de Suzy Piché, c’est « Butha ».

C'est cette œuvre puissante qui m’a interpellée. La force transmise dans cette toile et sa construction sont un aboutissement pour l’Artiste.

Lorsque je l’ai vu pour la première fois, je n’ai pas saisi tous les détails de cette peinture, mais plus je la regarde et plus elle me parle. Je vois en elle une renaissance, tel le phoenix qui renaît de ses cendres et qui s’envole vers la lumière, serein, car malgré les obstacles, rien ne pourra l’arrêter. C’est mon interprétation personnelle, mais plus je découvre l’artiste, plus je me dis que c’est ce qui transparaît ici. Les interprétations sont le reflet des inspirations et des âmes de chacun. Je vous laisse donc vous créer votre propre opinion.

 

« Bhutā » Les éléments de la terre – Acrylique sur toile galerie 30x30

« Bhutā » Les éléments de la terre – Acrylique sur toile galerie 30x30

 

« Cette œuvre est le résultat de tout ce que j’ai appris. Ce sont mes 40 ans d’expérience. C’est le premier abstrait que je considère comme achevé, qui me procure un sentiment de satisfaction et d’accomplissement. J’étais prête avec elle à me reconnaître comme Artiste. »


 

Un art en évolution

Suzy Piché recherche le renouvellement constant dans son art et ses techniques. Elle est en harmonie avec son processus créatif qui devient la juste expression de son entièreté. Les techniques viennent parfaire ses sentiments et exacerbent ses sens.

« Dans le domaine des arts, quand je peins, je suis soucieuse des détails. J’aime que les couleurs me fassent vibrer. J’aime le caractère des contrastes. Les textures me ramènent à la terre. Je me sens totalement connectée à mon pouvoir créateur. Je suis extrêmement curieuse de nature. J’aime évoluer, apprendre de nouvelles choses. Je m’émerveille des nouvelles techniques. Ma quête est d’évoluer. » 

 

« Bien que mon moyen d’expression préféré soit le dessin, ces derniers temps je mets l’accent sur la peinture. J’avais besoin de lâcher prise sur mon contrôle et mon besoin de perfection. De travailler en abstrait, je laisse la peinture me guider. » 

 

La nature et l’humain au cœur du processus

Comme je suis curieuse de nature, j’aime comprendre ce qui est enfoui en chaque artiste. Ce qui vient les inspirer. Dans son art entier, Suzy Piché est d’abord guidée par ses sentiments, ses émotions, mais aussi par l’expression de l’âme des personnes qui croisent son chemin et son amour pour la nature. Les interactions, les obstacles de vie et tout ce qui la fait vibrer sont un terreau fertile pour sa créativité.

Notre visage reflète nos émotions, notre personnalité et la nature vient compléter cela.

 

« Je peins et dessine ce qui me touche. J’adore les visages expressifs. J’aime la nature. J’ai découvert avec les années que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. La perception de l’observateur lui appartient. C'est le meilleur moyen de connaître les gens. »


 

Lorsque je lui ai demandé de me parler de son processus de création, j’ai été touchée par ses mots. Il dépend vraiment de ce qu’elle vit au quotidien. Son art est un aboutissement intérieur, un cheminement du passé au moment présent.

 

«  Quand j’ai un trop-plein d’émotions, c’est elles qui me guident. C’est souvent à ces moments que j’ai le goût de m’exprimer avec fougue, je privilégie les grandes toiles. Le geste a plus d’ampleur. Les contrastes sont plus forts. Quant au contraire j’ai besoin de me recueillir, et que je suis en mode contemplation, c’est la lumière qui est travaillée. »

 

Les techniques travaillées sont très différentes en fonction du médium utilisé et lui permettent de s’exprimer de façon distincte, en fonction de l’œuvre prévue.

 

« Je suis multidisciplinaire. Je travaille autant le dessin que la peinture. J’ai un amour particulier pour l’encre de Chine quand il s’agit de dessiner. Pour la peinture, je travaille avec l’acrylique et les matières quand je fais de l’abstrait, l’huile pour les portraits. » 

 
« En peinture, je sculpte mes tableaux. J’aime utiliser les empâtements, les papiers, les matières de la terre. J’aime recréer l’effet de l’eau avec les époxys. » 
 
« L’encre me permet de travailler à la plume, je nourris mon souci du détail. Le pinceau me permet de laisser la place aux accidents. Il se crée un dialogue entre la matière et mon geste. Il m’arrive aussi de « sculpter » mes papiers en les grattant et les déchirant afin de changer le grain. C’est une éternelle découverte. »

 

A la rencontre de l’artiste

Si vous êtes comme moi, touchés, intrigués, interpellés ou tombés en amour avec les œuvres de Suzy Piché et que vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller la rencontrer à son Atelier à 11895, boul. Lacroix, Saint-Georges à Québec.

Elle y partage ses murs avec d’autres artistes. Qui sait ?  Il peut y avoir aussi d’autres belles rencontres intéressantes à y faire.

Vous pouvez avoir accès aux photos de ses œuvres en suivant le lien de sa page Facebook , son site internet étant encore en construction.  

Si vous habitez non loin de là, vous avez aussi la possibilité de participer (vous ou vos enfants) à ses cours d’art. Peut-être réveillerez-vous l’artiste qui sommeille en vous?

 

Exprimer sa créativité nous permet de nous élever à tous les niveaux.

« L’art véritable n’est pas seulement l’expression d’un sentiment, mais aussi le résultat d’une vive intelligence. » Citations de Hendrik Petrus Berlage

Je vous laisse méditer là-dessus et je vous dis à bientôt. J’ai hâte de vous faire découvrir le portrait de ma découverte artistique du mois de février.

 

Yamina B.

Guetter Pratiquer Anticiper Tailler, par Caroline Boileau et Chantal Neveu

nelson mederik

Caroline Boileau

Caroline Boileau

Titre tiré de La vie radieuse de Chantal Neveu. J'ai eu l'immense chance d'assister au vernissage de cette jouissive collaboration entre Caroline Boileau et Chantal Neveu, présenté chez SKOL. Le ton était donné dès l'arrivée, les éclairages, l'ambiance électrique et ces quelques lignes sur cette feuille d'accompagnement: 

De notre rencontre et de nos fréquentations avec l'art visuel et la poésie,

nous avons pris le pari de faire apparaitre un espace-montage texte-image-geste-parole

à la croisée de nos sensibilités, interrogations et résolutions-provisoires. 

À quelle distance les corps ? Avec un goût pour la matérialité des choses et la dynamique fertile des côtoiements, nous exposons quelques influences et

porosités entre figuration et langage, l'intelligibilité et l'ineffable, à la faveur d'une immersion sensorielle-et polysémique. 

 

Caroline Boileau

Caroline Boileau

 

Au fil de mes errances, je me suis surprise à offrir à chacune le temps dont leurs oeuvres avaient besoin pour s'imprégner en moi, se déposer, créer une réelle sensation kinesthésique. Les variations d'importance, parfois l'image d'abord, et ensuite, au détour, cette fois, les mots de ces bandes rouges, qui me faisaient perdre l'équilibre du connu.

Des personnages que j'interprétai comme des figures féminines fortes, mais d'une force paisible, affirmée, loin des esclandres des revendications. Solides. Sans contour, mais tellement définies, présentes, et juxtaposées à ces mots: penchée_à la hauteur du sol_trouée_à l'ombre_des mystères_accès_joie_aire de jeu_y_être_side by side_en accord_ou pas_converser_nous mélanger... L'effet était transportant. 

 

Caroline Boileau traite souvent des identités floues et malléables. Dans ses oeuvres en création, celles-ci ou dans ses performances-installations, émergent les thèmes tels que les corps qui débordent, comme le corps habite l'espace et peut s'en jouer, ou encore se jouer des frontières. Je suis littéralement entrée en collision avec cette artiste, ses oeuvres, et si ma réalité me l'avait permis, je me serais offert l'expo en totalité ! 

 

Chantal Neveu m'était également (et honteusement) inconnue avant cette soirée. En bonne élève, je découvre ceci sur la peuplade : 

Chantal Neveu est écrivaine et artiste interdisciplinaire. Elle choisit l’écriture comme mode privilégié d’exploration et de connaissance. En présence et en relation. Elle élabore une œuvre radicalement poésie. Chantal Neveu vit à Montréal.

 

Il ne m'en fallait pas plus pour tomber en amour... c'était avant de vibrer ses mots... je ne trouve pas la bonne façon d'exprimer ce qu'a produit ces successions de mots choisis, cette façon de nous surprendre, nous faire perdre pied...ce mariage de leurs deux univers est, je crois, mon plus grand coup d'âme en arts visuels depuis longtemps ! 

 

Pour pallier mon ignorance, je vous suggère comme moi de courir découvrir COÏTMENTALE et l'oeuvre dont il est question lors de cette expo LA VIE RADIEUSE

 

Catherine Goyette

Catherine Goyette

Cette exposition est offerte depuis le 11 janvier 2018 jusqu'au 10 mars 2018. Vous ne serez pas déçu, vous devez y aller, croyez-moi ! D'ailleurs, le samedi 10 février prochain, à 14h, elles présentent Entre les corps et les mots, les dessins et les corps, les mots et les dessins, une performance, des dessins et de la poésie. Puis, le samedi 10 mars, elles présentent Guetter pratiquer anticiper tailler, à 14h, suivi à 15h d'une conversation avec le public. Vous m'y trouverez sans l'ombre d'un doute. 

En consultant le site internet de la galerie SKOL vous trouverez également, de façon ponctuelle, leurs présences dans l'espace d'exposition. Les dates et heures y seront mises à jour au fil des semaines. 

On s'y retrouve ? 

Audrey Desrosiers

La vulgarité des jours...Die Gemeinheit Der Tage

nelson mederik

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Exposition de Helen Heinz & Hans Horvarth, couple d’artistes allemands, au Bureau d’Art et de Recherche de Roubaix, du 9 décembre 2017 au 27 janvier 2018.

DIE GEMEINHEIT DER TAGE – LA VULGARITÉ DES JOURS est la première exposition personnelle qui leur est consacrée. Aucune oeuvre d’Helen Heinz et Hans Horvarth n’a jamais été montrée de leur vivant. Décision volontaire du couple qui résidait et travaillait dans un ancien bunker de la banlieue de Düsseldorf.

Le B.A.R. – 112 Avenue Jean-Baptiste Lebas – 59100 – ROUBAIX
Jeudi nocturne 15:00 > 20:00
Vendredi, Samedi et 1er dimanche du mois 15:00 > 19:00
http://www.le-bar.fr/gouter-des-artistes-atelier-creatif-dessins-a-bruler/

Stéphanie-Emanuelle Devisscher

Anamorphose(s), Georges Rousse

nelson mederik

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« N’est-ce pas le projet de l’artiste que de montrer le réel de façon imprévue ? » 
Georges Rousse – 2006

Georges Rousse intervient exclusivement dans un rapport d’intelligence et de sensibilité avec les lieux où il opère.

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Photographe et plasticien de renom, il y crée de toutes pièces sur le mode de l’anamorphose une situation plastique, dessinée, peinte ou construite dans l’espace.

Il investit l’ancienne Banque de France de Lens (du 16 septembre au 30 décembre 2017) pour y créer deux oeuvres in situ qui viennent modifier l’architecture existante du bâtiment.

 

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L’exposition « Détournement de fonds » fait référence au détournement de l’usage premier du lieu mais également au détournement de la vision de son architecture. De forme géométrique, chaque réalisation se caractérise par le point de vue (on se positionne sur un point précis fait au sol pour se projeter dans la perspective) unique qu’elle offre aux spectateurs pour la contempler.

 

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Maître dans l’art de l’anamorphose (déformation réversible d’une image à l’aide d’un système optique) et dans l’art de manier les effets de perspectives, il nous invite à se questionner sur la réalité ou l’illusion d’optique.

 

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Exposition très agréable et très intéressante, n’hésitez pas à aller admirer les oeuvres de l’artiste… l’exposition se termine bientôt !

 

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Banque de France – 5 rue de la Paix – 62300 – Lens
Du mardi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 11h à 18h

Stéphanie-Emanuelle Devisscher

 

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Marc Séguin, complet, total, différent mais semblable !

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Le 12 janvier 2017, avait lieu à L'Arsenal, le vernissage de Marc Séguin, Atemporalités. Au total 29 oeuvres de l'artiste, des extraits de ses livres. J'y ai retrouvé la "patte" Séguin qui m'a tant séduite il y a longtemps. J'ai beaucoup aimé le tout revisité avec l'ajout du 3D, ajout de textures, les thématiques toujours présentes et si grandiosement explorées. Comme si sa quête s'était plus vicéralement déposée en lui, qu'il avait sur celle-ci une meilleure poigne. 

 

Les thèmes

Ce qui m'a le plus touché, parlé et transporté dans le travail de Séguin, sont ses recherches et prises de paroles sur le refus des frontières temporelles, ou de territoires. J'adore ses utilisations mixtes entre le charbon, l'huile, le goudron, les cendres et maintenant les peaux, les cheveux. Traitement fort singulier qui donne une réception des oeuvres si grandiose. J'ai moins aimé cependant ses nouveaux traitements de photos..tout est une question de goût. Je trouvais ces oeuvres moins percutantes, je trouvais que le propos était moins bien soutenu par celles-ci. 

 

Parce que quoi de mieux que de beau et bon visuel, voici le teaser que l'Arsenal a produit : 

 

 

Les textes

Marc Séguin écrit, d'une façon propre à son monde, son imaginaire...nous transportant dans un ailleurs...décontenançant. Je vous propose ce court entretien dans l'émission "Plus on est de fou plus on lit". Le lien est ici

J'ai beaucoup aimé la façon dont ils ont incéré les textes, le coté narratif, imprimé grands formats, suspendus, semblant dire...les mots ou les représentations picturales...mènent à cet endroit précis où Séguin désir nous transporter. 

Si vous désirez faire cette incursion, les titres parus à ce jour sont : 

La foi du braconnier

Hollywood

Nord Alice

 

Le sacré toujours présent

Le sacré est encore et toujours présent, tristement je n'ai pu prendre de cliché qui rendait justice à son incroyable triptyque...Juste allez voir l'expo !  Le clair-obscure, la suggestion un tentinet caravagiste sont exquises ! toutes en nuances et en puissance, ces oeuvres sont bouleversantes. 

 

Corps atypiques mais...

J'ai été heureuse de le voir nous offrir des corps atypiques, ces moments volés, un peu sous format d'instanés-photo, Peut-être me manque t-il de contexte mais j'ai beaucoup moins aimé ces corps ronds associés à la nourriture (lorsque nous sommes face aux oeuvres, il est rapidement identifiable que les teintes bleues-jaune, sont en fait du crémage à gateau..). 

 

Stealing Alice

Pour notre plus grand bonheur, L'Arsenal propose les mardis culturels et Stealing Alice, sera présenté gratuitement ce soir, dimanche 19 février 2017,gratuitement. Les billets sont disponibles à la porte ! Le rendez-vous avec Séguin à ne pas manquer !!! (Vous pouvez aussi vous assurer une place en réservant sur le site directement. Ici

Écrit et réalisé par Marc Séguin. Mettant en vedette Fanny Mallette, Joëlle Paré-Beaulieu, Denys Arcand, Elisapie Isaac et plusieurs autres. Je ne peux m'empêcher de vous mettre la bande-annonce ! 

Qu'est-ce qui vous comble le plus dans votre travail ?

"M'enfermer, être seul. N'être qu'à soi.

En dessous de la surface des jours quotidiens."

M.S. 

Audrey Desrosiers 

 

L'oeuvre de vie de Caroline Dahyot

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J'ai eu mon premier contact avec cette multi artiste plasticienne alors que je découvrais ses créations sonores musicales... pour être ensuite totalement aspirée dans son univers ! Je suis follement tombée en admiration avec les œuvres et l'univers de Caroline Dahyot. Je vous invite à un survol de ce qu'elle propose comme alter-réalité, sa réalité, un univers que l'on quitte difficilement.

Remplir l'extérieur avec l'immense intérieur, un peu à l'étroit

Elle a l'art brut, singulier, les inspirations brûlantes. On peut affirmer sans contredit que cette artiste produit... beaucoup ! Elle dit : "Les choses se font en dehors de moi". À la simple vue de ses œuvres, il nous est possible de constater que tout ce qui est offert est intime, senti, puissant. Son dedans par dehors, juste pour nous. C'est incongru, lointain mais familier, ça parle proche proche à l'oreille. Elle affirme que, depuis son plus jeune âge, tout doit être poétique autour d'elle, sinon elle sombre dans la mélancolie. De la grande démesure poétique à la puissance mille, voilà ce que Caroline nous offre.

 

Œuvres

Dessins, poupées, tapisseries, broderies sur des tissus remplis d'Histoire, des restes d'anciens dessins déchirés, fleurs de soie, messages au stylo, objets divers racontant un moment, cheveux, souvenirs en fragments, des visages de femme boursouflés... Tous ces pores demandent de s'exprimer à leur façon. Caroline écoute, elle semble créer pour respirer. 

D'autres aussi sont tombés en amour

Beaucoup d'articles, analyses et essais ont été publiés sur ses œuvres, son œuvre de vie. J'ai retenu l'association d'une phrase de Breton : "...des objets bricolés pour réparer l'inacceptable condition humaine", des broderies consolatrices, ces poupées conjuratoires, elle se situe entre exutoire et ex-voto. Vous trouverez bon nombre de ces parutions édifiantes et pertinentes sur son site internet ici.

 

Les poupées

Avant de donner naissance à chacune de ses poupées, Caroline place ce qu'elle désire en elles, puis elle construit autour. Le mélange des matières, des techniques, des gestuelles, sont porteuses d'histoires souterraines. Elles étaient créées pour être offertes... elles sont finalement restées.

Photos de Xavier Pique

Les tapisseries

Photos de Xavier Pique

Les dessins

Photos tirées du site de l'artiste et de sa page Facebook

La maison Villa Verveine, ou l'atelier appendice d'Amour

L’œuvre de Caroline semble être sa vie mise en œuvre. Elle commença à décorer et à peindre obsessivement les murs de son appartement pour couvrir les anciens murs qui l'avaient retenue.. .Tout ce qui semble se dégager d'elle se colle au décor autour. Elle ouvre d'ailleurs ses portes en décembre (pour les chanceux qui pourront s'y rendre !!!). Elle habite Ault en Picardie. "Les objets du quotidien sont comme les poupées, sont là pour amener mes désirs dans ma réalité." L'enveloppe, le contenant, le contenu, le moteur, l'air pour respirer... Excroissance de l'artiste tout simplement ou, comme elle le dit, l'atelier appendice d'Amour.

 

 

Elle écrit

Le blogue de Caroline comporte tout ce qu'on peut adorer d'un blogue : ses réflexions, des citations spontanées et beaucoup, beaucoup de visuel sur ses créations les plus récentes.

 

Le film

Servez-vous un bon café, un verre de vin, et profitez de cette incursion intime. Les quinze minutes les mieux investies de votre semaine, promis promis ! Un film de Michel Chevalier et Simon Copin, sur l'oeuvre de Caroline Dahyot. Le lien du film est ici.

 

Créations sonores

Elle créa, avec son amoureux du temps, un duo.  Elle qui était jusqu'à ce jour loin de la musique, elle s'y lança corps et âme ! Vous pouvez écouter ses co-créations de poésie électrique ici, Le Duo des Falaises. Mon grand grand coup de foudre fût avec ses plus récentes créations, version solo... Solo comme dans : c'est elle qui performe tout, tout, tout ! Je vous insère un morceau ici. Elle en propose plus de 54 sur son Soundcloud !

 

La totale

J'aurais pu continuer encore et encore tant il existe de ses créations qui méritent que l'on s'y attarde. Vous aurez, je l'espère, autant de plaisir à la découvrir et à vous immerger brièvement dans son univers. Je suis honorée qu'elle ait accepté une future collaboration (création sonore) avec moi pour mon projet photo sur la jouissance. Vous pourrez voir le tout en 2017 ! Prenez un après-midi et allez voir ses créations sur son Facebook !

Elle donne envie d'aller à sa rencontre, intensément. D'aller passer quelques jours avec elle, en observateur discret, juste pour la sentir vivre autour de soi. Une de mes belles surprises de cette année. Longue vie à cet univers bouleversant d'humanité !

Audrey Desrosiers