Lorsqu'on demande un peu plus de soi dans les articles...
nelson mederik
Je me sens réellement choyée et privilégiée d'avoir des collaboratrices extraordinaires, qui acceptent de partager avec moi, avec vous sur ce blogue, leur temps, leurs pensées, leurs appréciations et leurs expériences artistiques. Chacune possède une couleur unique et une façon bien distincte d'aligner les mots pour nous transmettre ce qu'elles ont reçu, exercice peu aisé parfois. Pour la grande majorité d'entre elles, je me suis fiée à mon feeling, mes tripes, pour savoir si je le sentais. Feraient-elles partie, biologiquement parlant, du blogue? Et mes intuitions ne m'ont pas déçue !
Recevant un récent texte (jamais auparavant je n'avais formulé une telle demande), je souligne qu'elle semble intéressante comme personne, que je désirerais recevoir plus d'elle dans ses textes, de ses expériences personnelles, donc sans doute les lecteurs également...risquant, je le sais bien, de me faire virer de bord subito presto!
Ce qu'elle ne fit pas. Loin de là. J'ai reçu ceci et, avec son accord, je vous partage ses mots qui m'ont tant touchée.
Voici:
Comment parler de soi? Comment dire sur la toile ce que l’on garde ou ce que l’on cache !
J’écrirai juste quelques mots au travers des miens. Puisqu’ils ont eu des vies plus riches tant au niveau culturel qu’au niveau des rencontres lumineuses. Je n’ai malheureusement aucun de leurs talents, je suis juste différente dans le sens où je suis amateur et profondément touchée par l’art et le son d’un piano ou d’un violon. Je remercie d’avoir eu cette famille, liée comme les doigts d’une main, et ce qui m’émeut encore plus, c’est qu’ils ont su rester humbles. C’est beau l’humilité quand on a du talent ! Nous sommes tous mortels, ils l’ont certainement compris avant d’autres.
Je suis née dans une famille simple, avec des parents qui s’aiment. J’ai un frère de deux ans, mon aîné. J’ai eu la chance depuis toute petite de vivre entourée de musique classique et de peinture…
Peut-être que ce besoin viscéral de voir, de toucher, d’écouter, d’écrire, de lire me vient de là.
Je fais découvrir à mes filles de 16 et 13 ans le maximum de choses pour que jamais « cette envie » ne cesse. Qu’elles soient touchées autant que moi par un concerto de Lalo que par une peinture de Renoir.
J’ai fait de même pour ma filleule de 18 ans…, passionnée d’art et de photos, qui fera partie d’un de nos prochains articles. Elle a cette sensibilité exacerbée qui surprend souvent les jeunes de son âge (mais moi je sais, je comprends…).
Une arrière-grand-mère pianiste et organiste qui eut la chance d’être élève d’Alfred Cortot (et oui…), qui a eu tous les premiers prix de piano et de solfège, puis fut décorée des Arts et Lettres. Une grand-mère professeure de violon qui a reçu, elle aussi, tous les premiers prix dont celui de Bruxelles, et un oncle, chef d’orchestre international, qui a longtemps été chef associé à Michel Plasson à la Halle aux Grains au Capitole de Toulouse et Professeur en classe d’orchestre au conservatoire de Paris, également ancien professeur de violoncelle, dont un de ses anciens élèves est Gauthier Capuçon, violoncelliste de renom.
Petite histoire : Il entre au Conservatoire de Lille, puis au Conservatoire de Paris où il obtient les prix d'harmonie, de contrepoint, de fugue et contrebasse, puis élève d'Olivier Messiaen, le Prix d'Analyse et le Prix de Direction d'orchestre en 1970.
Il choisit de devenir chef d'orchestre, remporte le premier prix du Concours international de Besançon en 1971 et le deuxième Prix du Concours international de Nicolaï Malko en 1972. Sa carrière se développe alors : il dirige de nombreux concerts en France, en Allemagne et au Danemark. En 1972, il est nommé professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris.
Dans le cadre du plan de renouveau musical élaboré Marcel Randowski, Stéphane Cardon prend la direction du Centre musical et lyrique de Grenoble depuis sa création en 1972 jusqu'en 1983. Cette formation qui assure la vie musicale de toute la région grenobloise tant au plan lyrique, symphonique que de la musique de chambre, acquiert sous sa direction un dynamisme incontesté.
À la tête de l'Ensemble instrumental de Grenoble. Stéphane Cardon effectue de nombreuses tournées en Europe (Espagne, Italie, Suisse, Pays-Bas, Belgique, Allemagne), mais aussi en Amérique Central et Amérique du Sud.
En 1984, il obtient avec son orchestre un grand prix de l'Académie nationale du disque lyrique pour l'enregistrement des "Trois petites liturgies de la Présence Divine" d'Olivier Messiaen. En 1983, Michel Plasson appelle Stéphane Cardon à Toulouse où il prend la charge de Chef d'Orchestre associé de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse. Depuis cette date et jusqu'en 2007, outre de très nombreux concerts symphoniques à Toulouse et dans la région Midi-Pyrénées avec cette formation, Stéphane Cardon dirige également des opéras au Théâtre du Capitole.
Depuis 1994, il dirige très régulièrement l'Orchestre de Douai pour des séries de concerts et en région Hauts-de-France et participe à l'élaboration de la programmation artistique.
Puis, un autre oncle très proche de moi, restaurateur de tableaux de maîtres et peintre (Paris 8), qui se voit confier des Renoir, des Dali, des Pissaro, et beaucoup d’autres... appelé également à restaurer des fresques, des églises dont celle de La Madeleine à Paris... et tant d’autres choses que je ne sais pas…
Il est officiellement expert Chagall et se déplace souvent chez Sotheby’s et ailleurs.
Il dispose de nombreux tableaux de renom et a souhaité acheter une partie de la collection de Pierre-César Lagage, peintre de notre Région, né à Croix,
Petite histoire : qui à la fin des années 40 s'oriente vers une abstraction géométrique qui le rapproche de Fernand Léger, mais qui se complexifie dans les formes, tout autant qu'elle exprime une certaine violence.
À partir de 1951, les diagonales prennent de plus en plus souvent place dans ses compositions, de même que les courbes et les figures soulignées de contours sombres, telles que dans "Composition 1951 ". Les courbes et les cercles concentriques deviennent fréquents à partir de 1953, pour occuper une place importante, tandis que la peinture lissée devient plus empâtée, ou plus granuleuse.
Sa technique évolue vers des compositions en forme de mosaïques vers 1955 -1956, et lui permettent d'obtenir le Prix Lissone en 1957 en Italie, alors que les expositions se multiplient pour lui à l'étranger, en Europe, au Japon, ou au Brésil.
… un autre oncle, encadreur de tableaux de maîtres, dont l’atelier se trouvait rue Jacob à Paris, qui lui aussi a côtoyé des gens que jamais je ne pourrais approcher.
… Maman, elle aussi, a repris le piano à 50 ans et joue comme une professionnelle…
Alors, Audrey, je dirai de moi que ce que j’affectionne le plus, c’est écrire. Que je n’ai jamais eu de rêves extravagants et inutiles, comme certains achèteraient une voiture incroyable pour briller, une maison hors du commun pour épater.
Moi, je veux écrire, j’veux des petits cafés, des livres, des amis, de l’amour, des choses à voir, des matières à toucher, voir la mer, écouter ronronner mon chat, entrer dans une église et prier…, j’veux juste qui ce qui rend la vie douce.
Que le capricorne que je suis peut autant courir et découvrir des jours durant, mais se terrer des semaines entières quand la forme n’est pas là. J’adore être seule, et davantage encore dans ces moments-là.
Les gens qui me côtoient le savent et le respectent même si parfois c’est difficile à comprendre.
Je suis un mélange de qualités et de défauts « bizarroïdes » à moi toute seule. Je suis humble, je suis dépendante affective, je suis phobique de quelques petites choses que je me garde silencieusement pour ne pas vous faire rire, je suis hantée par le temps qui passe…trop vite !
Je me raccroche à mes filles comme une moule à son rocher, je respire à travers elles. Je suis mariée (mais séparée) du père de mes filles, qui est un homme qui partage le même état d’esprit pour le bonheur de nos enfants : la meilleure entente entre nous et la liberté dans leurs choix futurs. Ce qui semble peu commun dans le monde actuel où les gens se déchirent. Nous sommes juste des parents intelligents (allez, je nous jette des fleurs (rire)… ça fait de mal à personne).
Je suis une mini artiste du clavier et j’avoue que si j’avais assez d’imagination pour écrire 250 pages, je tenterais l’aventure d’un livre pour voir mon nom apparaître sur une couverture dans une librairie ! Mon unique rêve est tout de même vachement Grand (ahhh!).
Tu comprendras qu’avec les gens qui m’entourent, je peux difficilement te parler davantage de moi…
Merci à toi de faire partie de ma vie aujourd’hui, même si tu es loin ! Tu fais partie des rencontres peu communes qui font tellement la différence.
S.E.D.
Suite à la lecture de ces mots, très intimes et sentis, après avoir confirmé avec elle, je me suis dit qu'il serait pertinent de retourner lire ses articles qu'elle nous partage généreusement. Nul doute, cette grande sensibilité et cette ouverture ne m'ont pas surprise, m'ont émue beaucoup, mais je crois que ces facettes étaient déjà perceptibles dans ses écrits...
Et vous, comment recevez-vous l'art ? Comment recevez-vous ce que nos précieuses collabos vous partagent avec tant de passion ?