Journal d'une femme artiste en temps de pandémie (3 de 4)
nelson mederik
Mi-mai
Je me réveille chaque matin, de plus en plus conscience de mon ventre et du fait qu’il contient un humain. J’ai encore besoin de me le répéter plusieurs fois par jour. Je ne veux pas non plus me leurrer d’idées toutes faites. Je veux me faire ma propre observatrice de la chose et m’avouer mes peurs, mes incertitudes, mes incapacités, mes feelings, mes émotions soudaines et inexplicables. Je me réveille de plus en plus tôt, comme si je me préparais déjà à briser le sommeil, à accueillir un visage au petit matin.
Je regarde le tracer sur mon ventre, au-dessus et au-dessous du nombril, une forme d’arbre remplie de branches et de racines. Comme si mon corps, lui, savait exactement où se trouve le lieu de création. Depuis 6 mois de ma vie, déjà, je crée quelque chose avec tout ce que je suis et en même temps, je ne sais pas toujours comment m’impliquer dans le processus.
Je tente de rattraper le temps que je n’aurais plus, une fois l’enfant née. En même temps, je me retrouve fatiguée de la création physique et psychologique en cours.
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